Le travail des cicatrices en ostéopathie

Traumatismes divers, accidents, opérations chirurgicales: chacun de nous ou presque porte une ou plusieurs cicatrices. Rien d’étrange à cela: après que notre peau ait été coupée ou lacérée, la réaction de défense de notre corps aura été de réparer ce tissu le plus rapidement possible. Ce processus de reconstruction amène la formation de ce que l’on appelle communément une cicatrice.

Le problème qui se pose alors souvent est la perte d’élasticité occasionnée par la cicatrice. Au-delà d’une zone de la peau qui devient moins mobile, c’est souvent une réelle adhérence qui se crée entre les différentes couches cutanées.

Les adhérences cicatricielles responsables de douleurs

Dans la plupart des cas, les propriétés élastiques du tissu conjonctif sont modifiées après une blessure, il ne possède plus la même souplesse qu’à son état original. Cela est dû à la formation d’adhérences cicatricielles.

Les conséquences potentielles d’une cicatrice doivent être prises au sérieux. En effet, certaines d’entre elles entraînent des douleurs et des raideurs, mais pas seulement. De nombreux chercheurs qui s’intéressent aux cicatrices ont démontré qu’une mauvaise guérison cicatricielle (appendicite ou césarienne, notamment) peut générer des douleurs dorso-lombaires, des sciatalgies, ou même des problèmes de posture.

Certaines cicatrices peuvent même altérer les fonctions des viscères et des organes, comme les systèmes respiratoire, digestif et même uro-gynécologique, entraînant des problèmes tels que : constipation, règles douloureuses, infections urinaires à répétition, etc.

Cas particulier de la chirurgie postopératoire

La chirurgie et les opiacés entraînent une diminution des mouvements intestinaux. Cette diminution est considérée comme normale pendant 1 à 3 jours, mais elle dure plus longtemps dans la plupart des cas. Cette stase viscérale serait probablement la cause de la formation des adhérences.

On peut donc penser que la mobilisation des structures abdomino-pelviennes pourrait prévenir l’apparition des adhérences postopératoires.

Les résultats d’une étude menée en 2017 ont démontré que : L’effet de la thérapie manuelle semble être d’empêcher l’adhérence due à la fibrine jusqu’à ce que le péristaltisme revienne et que la fibrinolyse soit dominante. Un effet sur la diminution de l’arginase (responsable de l’inflammation) retarderait la réponse trophique et donc l’activation des fibroblastes.

En résumé, la thérapie manuelle, telle que l’ostéopathie, a un effet direct sur les hormones responsables de la cicatrisation. Elle est donc très utile en prévention de la formation d’adhérences, et donc à réaliser le plus rapidement possible après une opération.

Les études menées ont  vérifié l’efficacité de la prévention par la thérapie manuelle pendant la phase de cicatrisation. Le rôle de l’ostéopathe est donc très important dans la prévention et la diminution des effets néfastes des adhérences cicatricielles.

Après une chirurgie, les adhérences ne sont pas toujours symptomatiques, mais elles peuvent parfois l’être et ainsi causer des occlusions, de l’infertilité et des douleurs chroniques.

Le traitement ostéopathique des cicatrices postchirurgicales est possible dès le retrait des fils de suture ou des agrafes.

Cas particulier des tatouages

Les tatouages peuvent eux aussi être responsables d’adhérences. En effet, les piqûres répétées sur une zone entraînent le même processus de cicatrisation qu’après une blessure superficielle. Ce processus, selon les capacités de guérison de votre peau, pourra créer plus ou moins d’adhérences. Les risques de développer des adhérences sont d’autant plus importants si le tatouage est réalisé en regard d’une articulation, où les couches cutanées sont plus fines.

Le tatouage restant très superficiel, les adhérences seront moins profondes qu’après une chirurgie, et il y aura moins de répercussions au niveau viscéral ou postural. Mais une tension chronique peut tout de même s’installer et créer des douleurs au niveau des articulations.

Traitement des adhérences en ostéopathie

Le but du traitement ostéopathique sera de décoller les différentes couches cutanées. Votre ostéopathe pourra réaliser des techniques de palper rouler sur la zone, des techniques de glissement et d’étirement ainsi que des mobilisations.

Comme à son habitude, votre ostéopathe regardera votre corps dans son ensemble, à la recherche d’éventuelles adaptations posturales, viscérales ou musculaires.

 

 

 

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